rencontre avec une jolie louve (pv Nivis Flos] terminer

La louve s’était déjà réveillé. Étrangement, elle n’avait pas pu dormir longtemps, troublée. Qu’avait-elle donc fait? Elle venait de trahir Plagio, de lui retirer le droit de lui faire, à elle, le plus cadeau de sa vie : ses premiers louveteaux. Elle avait pleuré pendant un moment, ne se rendant même pas compte du sommeil agité du mâle, jusqu’à ce qu’il ne l’accroche et se mette à parler. Pandore… Lui aussi, donc, avait peur d’elle… Puis il se réveilla en criant. Elle comprit qu’elle avait les yeux fermés lorsqu’il essaya de la réveiller. Elle ouvrit lentement les yeux et tourna sa tête vers lui pour lui sourire avec affection.

- Ne vous inquiétez pas Horus, je vais bien…

Elle commençait à se sentir mal. Une partie d’elle était contente, avait aimé cette nuit. Une autre lui rappelait que Plagio ne saurait lui pardonner… Dans sa confusion, le mieux était de rester avec le loup du métal jusqu’à ce que les bébés sortent de son ventre, et de les confier à Horus.

- Je vous remercie Horus… vous êtes si doux et gentil… Je me désolé de constater que vous n’avez pas passer une belle nuit. Je me sens si bien à vos côtés…

Elle tentait de chasser les émotions négatives dans sa voix, mais savait qu’elle ne devait pas y parvenir totalement. Elle espérait seulement que le mâle ne poserait pas de questions… Aussi voulut-elle le détourner du sujet en demandant, sincère :

- Horus… pouvez-vous rester avec moi jusqu’à leur naissance? Je n’aurais pas la force d’affronter tout cela seule…

Elle donna un coup de langue qu’elle voulut réconfortant sur la joue du guerrier, attendant sa réponse.

- Euh… Maeya… Je vous aime.

Un frisson parcourut le dos de la louve. Elle n’avait pas cru que le mâle accorderait cette signification à ce qui s’était passé. Elle l’avait trouvé gentil, elle avait eu de la peine pour sa condition, elle avait décidé de faire acte de bonne foi et de lui offrir les enfants qu’il désirait. Elle avait cru qu’il comprendrait. Elle avait cru que c’était ce désir d’avoir des petits (et aussi le fait qu’elle fut en chaleurs) qui l’avait motivé à… Mais en fait, il était amoureux? Après si peu de temps passé avec elle? Remarque faite, elle n’avait pas passé beaucoup plus de temps avec Plagio avant de lui dire qu’elle souhaitait être sa compagne. Et un autre problème venait se glisser dans tous cela : elle n’arrivait pas à se convaincre qu’elle ne l’aimait pas, lui! Oui… elle aimait Plagio, bien sûr, mais elle ressentait tout de même quelque chose pour Horus. Aurait-elle pu accepter si facilement de lui donner des petits si elle ne l’avait pas aimé?

- Maeya, avez-vous faim?
Une larme perla au coin de son œil. Horus était si gentil… et il semblait si attentionné… avoir des louveteaux de lui serait un bonheur. Plagio ne pouvait pas ne pas le comprendre. Mais en fait, le médecin pouvait parfaitement ne pas comprendre. Son cœur à lui s’était-il trouvé déchiré entre deux femelles? Et même si ça avait été le cas, ce n’aurait pas été grave. Il pouvait parfaitement conserver les relations entre les deux, et leur donner des petits à toutes les deux. Mais une femelle ne pouvait pas enfanter de plusieurs mâles, pas en même temps. Conserver les relations s’en trouvait donc beaucoup plus ardu. De plus, les mâles avaient des pulsions violentes plus facilement que les femelles. Plagio serait-il jaloux? Elle décida de mettre Plagio de côté. Elle devait se concentrer sur Horus.

- Oui, s’il-vous plaît, Horus, j’aimerais manger. Mais pensez à vous rapporter quelque chose pour vous aussi.

Elle le regarda s’éloigner, mais avant qu’il ne sorte, il y avait un dernier détail qu’elle devait régler.

- Horus… puis-je… vous tutoyer?

Son cœur accéléra. Quelques mois plus tôt, si on lui avait dit qu’elle poserait cette question, elle aurait tant elle aurait trouvé cela ridicule. Mais tutoyer était plus intime que vouvoyer, et Maeya ne voulait pas conserver de distance avec Horus. Oui, elle l’aimait. Pas autant que Plagio… mais elle était bel et bien attiré par lui.

Maeya attendit qu’Horus ne revienne. Lorsqu’il revint, il avait un chevreuil avec lui. Ils pourraient tous deux s’en nourrir pendant deux jours au moins, s’ils ne mangeaient pas trop… Mais un détail tracassait la louve. Horus continuait de la vouvoyer. Elle avait demandé à le tutoyer pour créer une certaine intimité avec lui. On peut se permettre de tutoyer un ami, et vouvoyer un loup, ou une louve, qu’on aime… c’était étrange.

- Je t’en prie, Horus, tutoie moi aussi.

Elle prit le morceau de viande et le mangea lentement. Plus elle y réfléchissait, plus elle était satisfaite de son choix. Lorsqu’elle eut terminé de manger, elle se colla contre Horus et lui lécha tendrement le museau. Les prochaines semaines allaient être épuisantes, et elle était contente qu’il reste avec elle.

- Moi aussi je t’aime, Horus…

- Maeya, tu veux faire une petite sieste, pour digérer?

Ce n’était pas une mauvaise idée. Elle se sentait fatiguée, déjà, un peu vidée d’énergie. C’était donc si épuisant que d’être enceinte? Au moins, la présence d’Horus était réconfortante, apaisante, sécurisante. Maeya avait envie d’aller dormir, oui, mais elle voulait aussi qu’Horus s’étende avec elle. Il n’était probablement pas fatigué, oui, et elle ne l’obligerait pas, mais elle aimerait tant cela… L’invitant à la rejoindre, elle s’étendit sur le lit improvisé. Avant même d’avoir su s’il l’avait rejoint ou non, elle s’était déjà endormie.