rencontre avec une jolie louve (pv Nivis Flos] terminer

Maeya regardait l’arc-en-ciel qui se trouvait juste au-dessus d’elle. Comment avait-elle pu se perdre? Elle détourna les yeux vers son épaule. Non. Ce n’était pas elle qui s’était perdu. Elle avait été contrôlée par ce… loup de la mort… Un frisson la parcourut. Au moins avait-il décidé de l’épargner et de la faire fuir. Dans le fond, il était victime, dans cette histoire. Le problème, c’était que maintenant elle ne savait plus comment se rendre au territoire de l’eau pour y retrouver son Plagio… elle s’était perdue. Allait-il seulement la chercher? S’il la cherchait, en tous cas, le fait qu’elle ne soit jamais vraiment immobile ne devait pas l’aider. Mais s’il ne la cherchait pas, et qu’elle arrêtait de se déplacer? Non. Elle devait explorer, jusqu’à connaître assez bien les territoires pour pouvoir se retrouver partout. De toute façon, avec la guerre qui se préparait… Plagio allait sûrement s’engager comme médecin pour soigner les blessés. Elle, elle ne le suivrait pas, elle le savait. Elle avait donc tout son temps pour explorer… Une larme coula sur sa joue, mais elle l’essuya. Non. Elle devait se remettre en route. Trouver un endroit qui lui était familier, pour ensuite se rediriger vers le territoire de l’eau.

Mais elle n’en eut pas le temps.

- Bonjour, comment vous appelez-vous?

Un loup? Elle pouvait peut-être lui demander son chemin? Elle fit volte-face. Et sursauta, avant de s’immobiliser complètement, de la terreur dans le visage. Un loup noir! Noir comme le loup qui l’avait mordu! Noir comme ce démon blessé qui l’aurait tué si sa position ne l’en avait pas empêché! Noir comme ce loup mystérieux qui était apparu pour menacer l’une de ses amies avant de redisparaître sans donner la moindre explication! Un loup du clan de la mort!

- Restez loin de moi!

Elle s’écarta d’un pas. D’un deuxième. Elle ne voulait pas fuir sans en avoir de bonnes raisons, mais elle ne tenait pas à rester près de lui. Elle voulait juste mettre une distance entre eux, pour qu’il ne puisse pas la surprendre.

- Je n’ai aucune confiance en ceux qui représentent la mort. Et si vous espérez tirer des renseignements de moi, aussi bien commencer par me maltraiter, je ne parlerai pas.

Un léger grognement s’échappa de sa gorge.

Grogner… avait-elle seulement déjà grogné? Avait-elle seulement déjà fait face ainsi à un mâle? Lentement, son air méfiant fit place à nouveau à un air de terreur. Non, car cela ne donnait rien. Non, car elle était faible et ne savait même pas se défendre. Non, finalement, car elle refusait de faire du mal. Et donc, en réalité, il pouvait lui faire ce qu’il voulait, elle ne lui opposerait aucune résistance…

Du clan du métal? Il lui mentait sûrement pour s’attirer sa confiance et mieux la trahir ensuite! Quoi que… aucun loup de la mort ne lui avait jamais menti. Darkness l’avait dit qu’il était mauvais. Seth l’avais dit que s’il n’avait pas été blessé les choses auraient été différentes. Et le loup noir et gris… il n’avait pas dit grand-chose. Elle se souvint alors d’un détail. Les loups, dépendamment de leur clan, avait des variantes dans leur odeur. Donc, lorsqu’il s’approcha d’elle avec le gibier, elle prit une profonde inspiration et analysa l’odeur. Une odeur… pas de décompositions, donc pas de la mort. Maintenant, qu’il soit solitaire ou réellement du métal n’avait pas d’importance, il n’était pas de la mort! Il restait quand même un mâle. Quoiqu’Urion avait été gentil avec elle. Et Plagio… Elle se permit de se détendre. Il n’était sans doute pas une aussi grande menace que s’il avait été mort. Et puis, sa façon de parler. Il semblait… si spontané. Pouvait mentir si bien? Elle décida de lui faire confiance, et prit une bouchée dans le gibier, pour le lui prouver.

- Je suis désolée, Horus, c’est votre couleur qui m’a confondue. Suite aux événements qui me sont arrivés, je suis un peu méfiante, et j’ai eu très peur que vous puissiez être issus de ce clan. J’espère que je ne vous ai pas trop blessé en réagissant de la sorte, j’en suis réellement navrée.

Elle retint une larme. Décidément, même après avoir rencontré autant d’autre loups, et même un ou deux renards, elle n’avait toujours pas le tour avec les autres.

- Quant à moi… je me nomme Maeya. Et j’aime aussi beaucoup les louveteaux. Je n’en ai jamais eu, et il est vrai que j’aimerais bien en avoir quelques-uns… Seulement ma vie a été très solitaire. Pour passer le temps, donc, j’aime bien chanter.

Pourquoi disait-elle tout cela? Parce qu’elle voulait bâtir une bonne relation avec lui. S’en faire un ami. Et même que… il était assez agréable à regarder, en fait! Un instant, elle se surprit à imaginer à quoi ressembleraient ses enfants si Horus était le père. Mais elle rangea ces idées loin dans son esprit. Elle était la compagne de Plagio, et elle l’aimait.

Maeya se sentit soudainement très mal. Elle l’avait blessé. En insinuant qu’il pouvait être du clan de la mort, elle lui avait fait mal. Au point de le faire pleurer! Son cœur se serra. Elle ne voulait pas lui faire mal, elle ne voulait pas qu’il pleure. Mais comment le réconforter. D’un coup de langue maternelle, elle lécha ses larmes.

- Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas insinuer que vous êtes méchant. Je suis certaine que vous êtes gentil et je voudrais que vous gardiez un bon souvenir de moi, après notre rencontre. Ne pleurez pas je vous prie, cela ne sert à rien.

Elle s’assit et baissa son regard vers le sol, les oreilles basses. Lorsqu’elle chantait, cela aidait toujours les autres. Et s’il ne se calmait pas, c’est ce qu’elle ferait. Mais elle espérait qu’il sècherait ses larmes, car ne pas devenir amis pour si peu, ce serait dommage…

Maeya se retint de pleurer. Elle n’avait vu personne mourir, mais elle n’avait jamais connu sa famille, elle ne savait même pas s’ils étaient encore vivant. Puis Horus disparut. Comment? Où était-il? L’espace d’un instant, la solitaire fut effrayée, mais son émotion se calma en le voyant réapparaître avec des fleurs. Elles étaient si jolies… Et leur odeur était… légère, sucrée, si enivrante… Elle sourit au mâle, osant le regarder dans les yeux.

- La gentillesse ne demande rien en retour, il n’est pas nécessaire de la récompenser. Mais je crois que vous le savez, et que votre geste est mû par une gentillesse tout aussi grande que ne peut l’être la mienne. Je vous remercie pour les fleurs, elles sont jolies, et leur odeur est attrayante. J’ose espérer qu’en même temps vous me pardonnez ma maladresse…

Elle suspendit son discours. Que faire maintenant? Elle était si près de lui. L’odeur des fleurs se mélangeait à celle de son corps, et elle aimait le résultat. Elle avait envie de rester un moment avec lui. Mais en même temps… n’était-il pas dangereux de le faire? Elle était à Plagio. Oui mais il n’avait pas l’intention de…? Alors il n’y avait pas de problème. Il ne se passerait rien. Elle pouvait bien profiter d’une présence masculine sympathique de temps en temps, non? Urion, par exemple. Rien n’était arrivé.

La louve tressaillit au nom de Pandore. Elle ne voulait pas parler de guerre. Elle avait peur pour Plagio, qui y participerait. Elle avait peur pour tous les vivants, qui bientôt allaient combattre. Mais elle voulait penser à autre chose, elle ne voulait pas lancer ce sujet de discussion là, elle souhaitait tout simplement avoir une bonne compagnie. Oui… Seth avait été de bonne compagnie aussi… et au fond d’elle, en réalité, la phrase dite par Horus la révoltait. Pourtant, elle lui accordait foie! Mais… peut-être doutait-elle depuis le début… Elle ferma les yeux.

- Je ne veux pas parler de cela… je vous en prie, parlons d’autre chose…

Sa voix était brisée. Brisée par l’incertitude et un peu le chagrin. Et elle voulait éviter cela, pour l’instant. C’était pour cela qu’elle préférait changer de sujet. Aussi, ne voulant pas totalement ignorer les émotions du mâle, elle alla se placer à côté de lui, collant son flanc contre le sien et lui souriant gentiment.

- Racontez-moi plutôt ce qui vous a amené dans un aussi bel endroit!

La solitude… Maeya avait vécue seule si longtemps… et maintenant qu’elle avait un compagnon, qu’elle avait des amis, elle se disait qu’en réalité, avant de rencontrer Plagio et Solème, ce jour où elle avait chanté aux chutes, elle n’avait pas vécu. Elle s’était contentée d’exister. Horus était-il dans la même situation. À quel point devait-elle avoir pitié? En même temps, de ne trouver aucune louve qui ne puisse lui offrir des enfants, c’était triste… Si triste… La solitaire avait envie de lui accorder ce qu’elle désirait. Et elle aussi voulait des enfants! Mais… Comment Plagio le prendrait-il? Elle voulait des enfants, oui, mais elle les voulait avec son compagnon! Elle n’était pas pour demander au médecin d’élever des louveteaux qui n’étaient pas de lui… Alors, peut-être pouvait-elle avoir des enfants, et les laisser à Horus, pour qu’il les élève seul? Ne serait-ce pas plutôt méchant de faire cela? Maeya se sentait mal. Elle n’arrivait pas à prendre position. Alors elle décida d’attendre. Il disait cela, mais ça ne voulait pas dire qu’il la trouvait de son goût. Et puis… peut-être qu’il ne savait pas, lui non plus, comment avoir des enfants. Urion avait dit que c’était instinctif, et qu’elle le saurait lorsque le moment viendrait. Mais si Horus en avait envie, peut-être le moment, pour lui, allait venir…

Constatant que le loup lui avait posé une question, elle balaya toutes ces pensées perverses. Elle y penserait si jamais les choses se dirigeaient dans cette direction. Elle se coucha donc sur l’herbe, de moyen à pouvoir converser plus confortablement. Car une chose était certaine, elle voulait discuter et passer un peu de temps avec le loup noir. Il était gentil.

- Je ne mentirai pas : je me suis perdue. Je cherchais à retourner chez moi, mais je ne retrouve plus mon chemin. Mais je trouve que l’endroit est très joli, j’aime bien l’ambiance, et les loups qui viennent ici m’ont l’air très gentils.

Son sourire s’élargit un peu et elle invita Horus à prendre place à côté d’elle. Lentement, ses émotions s’amplifiaient, devenaient presque insoutenables. Elle ressentait quelque chose en elle, son corps semblait habité de sa propre volonté, celle de se coller contre ce mâle, qu’elle trouvait mignon, pour dire vrai, la volonté aussi de se frotter contre lui… Elle attendit qu’il ne prenne place, et se força à ignorer toutes ces pensées obsédantes pour continuer à lui parler, baissant le ton et parlant près de son oreille, pour donner à l’ambiance une aura de calme.

- Mais… n’y a-t-il donc aucune louve qui n’a souhaité avoir des enfants avec vous?

Elle se retint d’ajouter : Vous êtes si beau, et si gentil, ce qui ferait de vous un bon père, et de vos enfants de vraies merveilles. Elle le garda pour elle. Elle ne voulait pas qu’il comprenne quelque chose de travers. Mais aurait-ce été de travers? S’il lui demandait si elle voulait avoir des enfants avec lui, aurait-elle le courage de refuser? De lui faire de la peine, et de condamner des petits merveilleux à ne pas naître? Elle prit conscience du ton avec lequel elle avait parlé. Un ton qui voulait dire : c’est ridicule, n’importe quelle louve saine d’esprit devrait vouloir des enfants de vous! Un ton qui traduisait la vérité qui s’insinuait en elle. Elle était en chaleur…

Maeya fut surprise. Jamais personne ne lui avait demandé de chanter. Elle avait souvent pris l’initiative, ou alors on l’avait surprise en train de le faire, mais jamais on ne lui avait demandé, si directement, de venir chanter. Cela vint un peu effacer le sentiment de pitié qu’elle avait ressenti en écoutant la réponse d’Horus. Un si beau mâle, si gentil, jamais une louve n’avait souhaité être sa compagne. Et elle ne le pouvait pas non plus, car elle était déjà à Plagio. Mais elle avait envie de lui offrir le plus beau cadeau qu’il ne pourrait jamais recevoir : ses premiers enfants. En même temps, le fait de ne pas faire ce cadeau d’abord à Plagio la faisait souffrir. Elle aurait voulu que ce soit son compagnon qui l’initie à cela… mais il faut savoir faire des sacrifices pour apporter le bonheur aux autres. Le médecin comprendrait, elle en était certaine. Et puis, pour l’instant, Horus n’avait pas manifesté l’envie de concevoir des louveteaux. Pour l’instant, elle décida, de nouveau, de mettre cela de côté.

Elle n’était toutefois pas d’humeur à chanter. Ainsi donc, la seule fois où on lui permettait de s’exprimer librement, elle n’avait même pas l’inspiration nécessaire pour le faire. Aussi baissa-t-elle le regard tristement.

- Je suis vraiment désolé Horus, mais je n’ai pas le cœur au chant présentement. Cela n’est pas du tout de votre faute, je vais bien, je vous le jure. Seulement, les mots ne me viennent pas, quand bien même j’essaie de me concentrer. Lorsque je chante, normalement, tout cela vient tout seul…

Elle sourit, un sourire désolé.

- Je peux hurler avec vous si vous le désirez, toutefois.

La solitaire ferma les yeux pour réfléchir. Passer la nuit dans une grotte? Avec Horus? C’était vrai que la lune montait, et que Maeya, elle aussi, commençait à sentir ses muscles s’alourdirent. Et puis, pouvoir dormir en compagnie d’un mâle lui ferait, étrangement, tellement plaisir. Non seulement ne souffrirait-elle pas de solitude, mais elle pourrait profiter de son corps chaud et doux pour la protéger dans son sommeil. Pour que le loup noir ne croie pas qu’elle s’était endormie sur place, elle ouvrit les yeux et plongea son regard, accidentellement, dans le sien. Ses yeux, ils étaient pâles, discrets, ce qui augmentait la beauté qui émanait du corps du loup du métal. La louve eut soudain envie de dire non. De refuser. De partir et de rester seule. Elle avait peur. Peur de ce qui pouvait arriver dans une grotte, seule avec lui. L’avait-il manipulé de façon à l’isoler pour la tuer? Mais son cœur lui disait que non. L’avait-il déjà trompé? Difficile de savoir… depuis qu’il ressentait autre chose que la peur, il ressentait surtout de l’amour pour la médecin du clan de l’eau. Elle décida de quand même l’écouter.

- Je vous comprends. Moi aussi je me sens fatiguée. Je crois que d’aller dormir est une bonne idée, et votre compagnie dans mon sommeil me serait un plaisir. Je ne connais toutefois pas les lieux, il serait préférable que vous passiez en premier.

Elle le laissa donc les diriger vers une grotte de son choix, et lui emboîta le pas, restant collée légèrement contre lui. Plus elle avançait, plus elle se sentait attirée par l’intimité qui allait bientôt l’entourer elle et le guerrier. Et elle ne ressentait pas réellement le besoin de dormir. Elle avait surtout envie de se tenir contre le mâle, de se frotter contre lui tendrement. Et le fait qu’elle devrait garder cela pour Plagio ne parvenait même plus à ses pensées. Elle ressentait le désir du mâle, et sa seule inquiétude était de savoir si lui aussi ressentait cet émotion envers elle.

- Vous avez dit que vous aimeriez avoir des petits, n’est-ce pas? Je me demandais… quel genre de mère aimeriez-vous qu’ils aient?

Elle avait presque dit, directement : j’aimerais moi aussi en avoir et je crois que vous seriez un père idéal ; mais elle s’était retenu. Elle s’était retenue, car elle savait que c’était en partie faux. Le père idéal serait et resterait Plagio. Horus serait tout de même un très bon père, et ses enfants seraient sans doute magnifiques. Et Maeya se sentirait mal de manquer une occasion de mettre au monde ces louveteaux. Elle n’aurait qu’à les laisser à Horus. En garder un, un seul, pour pouvoir l’admirer et remplir son rôle de mère. Le loup de l’eau serait son père adoptif, et cela lui permettrait d’avoir un peu d’entraînement et d’être encore un meilleur père avec ses propres enfants lorsque tous deux en auraient. Oui. Maeya souhaitait avoir ces enfants avec le loup du métal. Même si une partie d’elle était contre, cette partie était infime face au pour.

Le cœur de Maeya accéléra en entendant la réponse d’Horus. Elle adorerait tant murmurer de douces chansons aux oreilles délicates de petits louveteaux! Le mâle le savait-il? Essayait-il simplement de la mettre plus en confiance? Non… il était sincère. Il devait ressentir pour elle ce qu’elle ressentait pour lui. Ou peut-être plus? L’aimait-il comme elle aimait Plagio? Il ne la connaissait pas vraiment, il ne pouvait pas dire. Une chose était certaine, il aimerait avoir des petits avec elle, et elle ne détesterait pas cela non plus. Elle ne se rendit compte qu’ils étaient arrivés à la grotte que lorsque le loup noir commença à rassembler les feuilles et lui demanda de s’installer. Elle regarda le lit douillet qu’il avait composé et se dit qu’il n’en avait fait qu’un. Étrangement, cela lui fit plaisir. De savoir qu’il serait à côté d’elle toute la nuit. Lentement, elle alla s’installer, avant de demander, un peu gênée.

- Pouvez-vous dormir à mes côtés? Je ne voudrais pas vous priver d’un lit douillet, et j’aimerais tant vous savoir collé contre moi alors que je dors…

Dans l’attente, son cœur se mit à battre si fort qu’elle eut peur que le loup du métal ne l’entende. S’il se rapprochait, en tous cas, il s’en rendrait compte! Aussi, après quelques secondes d’hésitation, elle ajouta :

- Moi, pour être franche, je crois que vous feriez un très bon père pour mes louveteaux…

Voilà, c’était dit. Le retour en arrière n’était plus possible. Bientôt, elle le savait, elle mettrait au monde une portée. Ce n’était qu’une question de temps avant que le mâle ne se décide à s’allonger à ses côtés, et à lui donner ce qu’elle voulait, à prendre aussi ce qu’il désirait. Tous deux auraient des enfants, et la louve solitaire ne s’en sentait même pas attristé pour son compagnon.

Maeya avait les yeux fermés, oui, mais elle ne dormait pas. Elle n’y arrivait pas. Étrangement, la seule présence du mâle la maintenait éveillée. Mais parce qu’elle croyait que lui dormait, elle n’avait pas parlé. Lorsqu’il lui posa une question, elle comprit qu’il était dans la même position qu’elle. Était-ce ces mêmes émotions qui l’habitaient elle qui le tracassaient? Était-il sous l’influence de la même force qui détournait toutes ses pensées vers, dans son cas à lui, elle? En tous cas, la louve n’arrivait pas à se détourner d’Horus, il occupait son esprit, et son espace vital, presqu’en entier.

- Non, j’en suis incapable. Je réfléchissais… Je ne peux me retirer de l’esprit l’idée que… que… j’ai envie de vous offrir le plus beau cadeau du monde, Horus. Je crois que vous le méritez. J’aimerais… j’aimerais vous donner vos premiers enfants…

Voilà, c’était dit…

Maeya ne s’était pas attendue à ça. Elle avait essayé mainte fois de s’imaginer comme on concevait des enfants, et jamais elle n’avait cru que ça pourrait se passer comme ça. Elle avait d’ailleurs découvert une partie d’elle qu’elle n’avait même pas vraiment soupçonnée, et une partie du mâle qu’elle n’aurait jamais commencé à s’en concevoir l’idée. Elle avait l’impression qu’elle et Horus avaient été totalement d’autres loups durant le temps que tout cela avait duré. Elle avait maintenant si mal, et pourtant se sentait si bien. Elle voulait se blottir contre le loup du métal, le garder coller contre elle plus longtemps. Et elle ne lui demanda pas la permission pour le faire. Le laissant s’étendre à côté d’elle, épuisé, tout comme elle-même l’était, elle colla son flanc contre le sien, et blottit doucement sa tête dans le creux de son épaule. Elle se sentait si heureuse, et si fatiguée… Sans même s’en rendre compte, elle s’endormit…