Une naissance aussi peut être tragique [Privé Horus et Urion] Terminé :)

Les yeux de la louve s’ouvrirent dans un sursaut de douleur. Sans passer par l’habituelle phase de transition du mi-éveil, lors duquel Maeya se plaisait à sentir le corps d’Horus contre le sien, parfois ses coups de langue qu’il lui donnait, la croyant endormie, la louve fut passa du sommeil à un état d’alerte. Les yeux plissés péniblement, une larme coulant sur sa joue, elle se leva lentement. Ce simple mouvement fut suffisant pour lui arracher un gémissement, en réponse à la douleur qui traversa tout son corps comme si un éclair lui était tombé dessus. Du bout du museau, Maeya donna quelques petits coups sur la joue du mâle pour le réveiller.

- Horus… j’ai mal…

Elle savait ce que ça voulait dire. Bientôt, elle mettrait au monde des petits. Mais elle n’avait jamais cru que ça puisse causer tant de souffrances. Elle avait toujours pensé que c’était beau, comme moment. Eh bien non. Combien de louveteaux naîtraient de cette portée? Deux, ou huit? Combien survivraient? Tant de questions… qu’elle se posait depuis si longtemps… depuis cette nuit, dans cette grotte même, avec le même mâle qui se trouvait présentement à côté d’elle. Le mauvais mâle… Elle chassa cette idée. Horus était un bon mâle, elle l’aimait aussi. Moins que Plagio, mais elle l’aimait. Cela lui suffisait à être confiant qu’elle n’avait pas fait le mauvais choix. Et puis, juste en imaginant la joie qui traverserait son visage lorsqu’il verrait les petits, cela lui mettait du baume au cœur.

Consciente qu’en restant debout elle s’épuisait pour rien, et sachant que le loup du métal le lui rappellerait bientôt s’il ne l’avait pas déjà fait (il était si attentionné…), elle reprit place sur le lit improvisé. Un nouvel élan de douleur la coupa un instant du monde autour d’elle, la plongeant dans l’inconscience.

Maeya sentit une larme couler sur sa joue. Revenant à elle, elle sentit une douleur immense la parcourir. L’esprit embrouillé, elle ne comprenait pas ce qui arrivait. Elle avait mal, elle ne voyait rien, elle ne ressentait rien. Avait-elle les yeux fermés? Peut-être… et ses oreilles? Elle entendait… ses propres râles de douleur. Elle entendait une voix, aussi, qui essayait de la réconforter. La voix douce d’un mâle impuissant face à ce qui se passait. La voix d’Horus. Un pic douloureux fit ouvrir les yeux à la louve, et elle plongea son regard dans celui du loup du métal.

- Horus…

Elle avait envie de le sentir se coller contre elle, pour la réconforter un peu, mais elle n’était pas capable de parler plus. Son souffle était faible, rare, elle ne se souvenait même plus comment respirer, son cerveau était concentré sur cette douleur, obsédé par ces mouvements qu’elle pouvait sentir… à l’intérieur d’elle. Des mouvements qui lui faisait mal, des mouvements comme de lacération. Elle pouvait sentir l’odeur du sang, l’odeur de son sang à elle. Elle sentait le liquide poisseux sur ses pattes arrières. Elle n’avait même plus la force de crier, la force d’appeler au secours. Elle avait l’impression qu’on lui enlevait la vie, qu’on l’ouvrait pour lui retirer ses entrailles, qu’on le vidait d’elle-même. Ça la soulagea un peu. La douleur se calma. Elle tourna son regard vers la masse visqueuse qui s’étendait à ses pieds. Une masse composée de 5 petites formes. Reprenant son souffle, la louve n’eut pas la force de demander à Horus de l’aider à les nettoyer. Elle n’eut pas la force de les nettoyer elle-même. Elle se contenta de respirer profondément en les regardant, son cerveau incapable même de comprendre qu’il s’agissait de ses pettis.

Maeya regarda les petits. Des petits bien vivants, à l’exception d’un. D’un qui ne bougeait pas. D’un qui ne semblait pas respirer. D’un qui était mort… avant même d’avoir pu goûter à la vie. Un mort-né… Elle avait donné naissance à un mort-né… une larme coula sur sa joue. C’était si atroce… elle avait cru faire à Horus le plus beaux cadeau qu’il ne recevrait jamais dans sa vie, et elle avait réussi à tout gâcher en lui donnant, pour accompagner, le pire cauchemar qu’il aurait pu imaginer. La louve se mit à sangloter, et n’arrêta qu’en entendant une voix. Une voix qu’elle connaissait, qu’elle avait déjà entendue. La voix d’Urion… ce loup avec qui elle avait parlé sur la falaise, le soir où elle avait perdu sa dent. Ce loup qui connaissait le loup noir et gris, mais qui ne s’en souvenait pas ou avait refusé de lui en parler. À cette époque, elle-même ne connaissait pas le loup noir et gris, Medrahsk, avait dit le vampire Darkness… mais elle savait qu’Urion le connaissait. Quel lien pouvait ainsi unir Maeya à ce Medrahsk pour que tant de loup qu’elle croise la connaisse déjà à cause de lui?

- Urion…

Sa voix avait été plus un murmure, un soupire, un gémissement faible. Elle était épuisée, fatiguée, vidée de toute énergie, et cette tragédie qui se déroulait si près d’elle lui donnait mal à la tête. Elle ne se rendit même pas compte qu’Horus s’était absenté. Un peu calmé par son rôle de mère qu’elle se devait d’assumer, après l’avoir tant désiré, elle commença à nettoyer les louveteaux, avec sa langue, délaissant un peu le nouveau venu, se disant qu’il serait toujours temps après de lui parler.

Maeya sourit à Urion lorsqu’il lui remit les herbes. Elle était contente de le voir, même si le moment n’était peut-être pas le plus approprié. Elle continua sa tâche de nettoyage en laissant les deux mâles parler de manger. Elle n’avait pas faim. Pas du tout, même. Tout ce qu’elle voulait, c’était pleurer. Enterrer le petit qui n’avait pas survécu, et verser des larmes sur sa tombe. S’endormir à bout de force, vidée, en laissant Horus s’occuper des enfants, avec Urion pour la réconforter. Et puis se réveiller le lendemain en se disant que maintenant, elle devait prendre ses responsabilités en charge.

Mais soudain, elle figea. Le petit, qu’elle venait de nettoyer… il était noir et gris… Comme ce Medrahsk. Avait-elle donc donné naissance à un mort-vivant? Elle savait qu’Horus avait un parent du clan de la mort, mais est-ce qu’elle aussi en avait un, pour donner naissance à un tel monstre? Non, il était vivant, ce n’était pas un mort-vivant. Il avait seulement hérité de la couleur de son père plus que de celle de sa mère. Il était quand même beau, et exerçait sur elle une sorte de fascination. Elle sut d’instinct que ce petit-là, elle le garderait avec elle, pour l’élever elle-même. Juste pour être certaine qu’il ne deviendrait pas un monstre. Pas qu’elle n’avait pas confiance en Horus, au contraire! Mais Horus était un guerrier. Elle, elle était une mère.

Ne restait que le mort à nettoyer, tâche qu’elle fit avec un immense respect. Lorsqu’elle eut terminé, elle regarda Horus. Elle constata qu’Urion n’était plus là. Il devait être allé chasser.

- Horus… il faut enterrer le mort…

Sa voix tremblait, elle se retint de pleurer. Ne voulant pas terminer sur une phrase si triste, elle ajouta :

- Et trouver un nom aux petites qui sont vivants…

Mais ça ne fonctionna pas, une larme coula sur sa joue. Elle s’en voulait tant…

Maeya suivit Horus et le regarda enterrer le petit. Lorsque ce fut fait, elle posa une patte sur le petit monticule de terre et ferma les yeux. Elle n’avait qu’une envie, et c’était de chanter. Mais cela ne servait à rien. N’ayant jamais été vivant, ce petit n’avait même pas d’âme, et ne pouvait même pas l’entendre. Cette perspective la fit pleurer. Elle ne pouvait même pas chanter pour lui… au moins, elle pourrait offrir sa voix à ses autres petits. Oui, elle devait se concentrer sur cette idée. Quatre louveteaux bien vivants l’attendaient. Et au moins, en ne vivant pas, ce petit-là n’avait pas pu souffrir, et ne pourrait pas tomber aux mains de Pandore. Elle revint à l’intérieur, un peu calmé par cette idée qu’elle avait quatre magnifiques cadeaux de la vie qui l’attendaient.

Puis Horus commença à parler des noms. Pour être franche, elle-même devait avouer qu’elle n’y avait jamais pensé. Elle écouta donc ce que le mâle avait à dire. Mauhowee. C’était joli, ça sonnait bien. Elle sourit et approuva d’un signe de tête. Vëhl… le petit noir et gris. Le petit qui ressemblait tant à ce mort vivant. Étrangement, le nom Vëhl avait une sonorité quasi mystique, comme d’un autre monde. Était-ce à cela que pensait Horus lorsqu’il avait choisi le nom? Aurait-il pu mieux choisir? Vëhl… il la suivrait un bon moment… elle avait intérêt à aimer prononcer ce nom.

- Vëhl…

Ça sonnait bien, et elle aimait la modulation que cela créait dans sa voix lorsqu’elle le prononçait.

- Oui… ça lui convient parfaitement.

Pas d’idée de nom pour la troisième. Pas grave, Maeya allait lui en trouver un. Puis la dernière : Léruna. Magnifique, tout simplement.

- Ce prénom est très joli, je suis d’accord.

Elle reconcentra son attention sur celle qui n’avait pas encore de nom. C’est le cri d’Urion qui la déconcentra. Elle attendit qu’il n’arrive et regarda ce qu’il avait rapporté. Elle n’avait toujours pas faim. Mais elle savait qu’Horus et Urion la forceraient à manger. Aussi, donc, prit-elle l’un des lièvres qu’elle commença à déguster très lentement, à moitié écoeurée par l’idée même d’être en train de manger quelque chose. Elle n’écouta pas vraiment ce que le solitaire ajouta, perdue dans ses pensées.

- Mysty. Horus, la petite blanche et noire, j’aimerais l’appeler Mysty...

Elle regarda les louveteaux. Deux mâles et deux femelles. Elle savait déjà qu’elle ne resterait pas avec Horus, car elle n’appartenait pas au clan du métal. Elle appartenait à celui de l’eau, étant la compagne de Plagio. Donc, ils allaient se séparer les loupiots. En temps normal, elle les aurait tous laissés à Horus, mais… elle voulait amener Vëhl avec elle. Elle amènerait aussi l’une des femelles, pour que Vëhl puisse jouer. La plus blanche des deux, la petite Mysty, pour contraster avec la fourrure sombre de son frère.

Le cœur de Maeya se serra. Ainsi, Urion n’avait pas compris la situation… il ne savait pas que Maeya avait trompé Plagio, et que même si elle aimait bien Horus, il n’était pas son compagnon. Que pensait-il alors? La solitaire lui avait pourtant dit qu’elle était en couple avec un médecin de l’eau. Or, le loup du métal, justement, n’avait rien ni d’un médecin ni d’un loup de l’eau. Il était vrai que cela faisait quelques temps que Maeya n’avait pas vu le solitaire… peut-être avait-il crû que les choses avaient changées… Horus ne savait pas non plus… Le cœur de Maeya se serra. Elle ne pouvait pas mentir, mais pouvait-elle dire la vérité?

- Les choses, Urion, sont plus compliqués que vous ne le croyez… Je… Je ressens quelque chose pour Horus, c’est bien vrai. Je ne regrette pas de lui avoir donné ces petits, mais…

C’était là le moment où tout allait basculer. Là le moment où elle allait perdre l’estime des deux mâles. Elle passerait pour une louve en chaleur quoi avait profité du premier venu. Une larme coula sur sa joue.

- Mon compagnon est et reste Plagio, cela n’a pas changé depuis notre dernière rencontre. Pardonnes-moi Horus… j’aurais dû te prévenir, je ne l’ai pas fait… Je… je comprendrais que tu refuses de me laisser ne serait-ce que l’un des petits, et que tu ne me parles plus jamais…

Elle éclata en sanglots. Pour une fois, elle avait fait quelque chose en étant convaincu de faire le bien, mais elle n’avait fait que du mal. Du mal à Horus, qui l’avait crue prête à devenir sa compagne. Du mal à Plagio, qui se sentirait trahit au plus profond de son être lorsqu’il l’apprendrait. Non, pas vraiment. Horus avait proposé de séparer les petits. Il n’avait pas été dupe. Il s’était douté de quelque chose. Mais… en même temps, n’avait-il pas dit souhaiter être aimé d’une louve? Maeya lui avait dit qu’elle ressentait quelque chose pour lui… et il n’aurait même pas cru qu’elle acceptait d’être sa compagne? La louve ne comprenait plus rien. Elle était si perdue… Elle regarda Horus et murmura, sans s’en rendre compte :

- Je ne t’ai pas menti… je le jure…

Maeya se calma lorsqu’Horus commença à lécher ses larmes. Il était si gentil, si attentionné, si compréhensif… comment ne pas l’aimer? Et Urion… il était si doux… sa présence était apaisante, rassurante… Le cou de langue qu’il lui donna la fit reculer légèrement, gênée. Elle était aussi un peu intimidée par Horus, qui lui léchait la patte. Méritait-elle tant d’attention de leur part à tous les deux? Elle voulait tant les remercier… mais Urion avait raison. Les enfants avaient besoin d’elle. Le problème, c’était qu’elle ne pouvait pas rester avec Horus, et elle ne pouvait pas le quitter en emportant tous les enfants. Non, elle gardait sa position. Elle emporterait avec elle Vëhl et Mysty.

- Pour les petits… je vais amener avec moi Vëhl et Mysty… si tu n’y vois aucun inconvénient. Et je viendrai voir les deux autres de temps en temps. Horus… je t’aime moi aussi, mais je ne peux pas me permettre d’intégrer le clan du métal. C’est au clan de l’eau que j’appartiens…

Elle alla se coucher près des enfants et invita le mâle du métal à la rejoindre. Puis elle fixa Urion.

- Merci d’être venu, Urion. Je vous suis reconnaissante. Sans votre présence, peut-être les choses auraient été différentes, et pas pour le mieux. Je voudrais… que vous soyez le parrain des petits.

La présence d’Horus, à côté d’elle, la douceur de sa fourrure, la beauté des petits, de voir que leur père, si gentil et attentionné, s’occuper d’eux, d’entendre le hurlement de bonheur d’Urion, comment pouvait-elle encore se sentir mal? Elle était heureuse… Elle avait eu ses premiers petits, ils étaient magnifiques, et avec le père qu’ils avaient, ils ne pouvaient pas être méchants. Car il les élèverait bien. Mais elle… serait-elle à la hauteur? Elle avait peur de ne pas y arriver. Elle avait peur, car Vëhl et Mysty n’aurait peut-être pas de père. Léruna et Mauhowee, eux, auraient toujours les nourrices comme présence féminine, mais… si Plagio refusait de leur adresser la parole? Si Plagio refusait de continuer à aimer Maeya, après ce qu’elle avait fait? Elle préféra ne pas y penser et se concentrer sur autre chose.

- S’il-te-plaît, Horus, dit oui. Urion est si gentil, si sage, ce serait vraiment un bon parrain.

Elle regarda les petits qui étaient maintenant presque tous devant leur père. Ne manquait que la petite Léruna. Aussi alla-t-elle la chercher et l’amena-t-elle avec les autres. Elle se sentit soudain un peu triste. Elle allait les séparer… les privés chacun d’un frère et d’une sœur… Comment le prendraient-ils? Aussi, avant qu’ils ne se quittent, puisqu’elle savait que bientôt Horus devrait retourner au clan, après une absence qui aurait duré tout le temps où Maeya avait été enceinte, elle voulut leur chanter une chanson. Leur première chanson…

- Comme du feu prenant sur de l’eau
Comme le vent soufflant sans ébouriffer la fourrure
Comme la pierre pourtant molle qui renvoie des reflets si beaux
Le temps s’arrête, le temps d’une griffure.

La beauté, souvent, nous semble impossible
Et pourtant il ne faut que regarder autour
Pour voir qu’il ne suffit pas d’être invisible
Pour éveiller l’esprit d’un jeune loup au jour.

La chose la plus belle est la simplicité
Celle d’un moment toujours éphémère
Mais qu’on ne pourra jamais oublier
Telle la voix ou le chant de sa mère…

Les yeux fermés, elle laissa l’écho de la caverne renvoyer sa voix un moment. Elle se demanda si Urion avait reconnu le début de la chanson. C’était ce qu’elle avait chanté la première fois qu’ils s’étaient vus, sur la falaise. Là où elle avait perdu sa dent… Et pourtant, alors qu’elle avait chanté, tout ce qu’elle avait perçu, c’était la beauté de la lune, et de sa propre fourrure, alors qu’elle devenait magiquement irréelle. Cet instant si fugitif, qui avait précédé la souffrance. L’un ne venait pas sans l’autre, mais cela valait le coup. Pour ce fragment de mémoire, Maeya ne regrettait pas sa dent.

Maeya regarda Horus et lui sourit.

- Si tu as faim, alors oui, il serait peut-être préférable de manger.

C’est lorsqu’il fut parti que ses angoisses la reprirent. Un père gentil, des nourrices attentionnées, un clan bienveillant et amical, un Alpha sans doute intelligent et doux, Léruna et Mauhowee allaient tous deux avoir un entourage idéal. Cependant… Vëhl et Mysty n’auraient peut-être pas de père, ni même de clan. Ils erreraient avec leur mère et n’aurait pour réconfort que sa voix et les rares visitent qu’ils feraient à leur père. Avait-elle seulement le droit de leur faire ça? Ne devait-elle pas les laisser tous les quatre à leur père? De plus, en faisant cela, Plagio ne saurait pas ce qu’elle avait fait, il ne pourrait pas lui en vouloir. Seulement elle ne pouvait pas lui mentir… et elle était certaine que des réponses sur ce loup noir et gris pouvaient lui être apportées grâce à Vëhl. Il n’était certainement pas né en ressemblant à ce Medrahsk pour aucune raison. Mais avait-elle le droit de penser ainsi? N’était-ce pas égoïste et cruel? Urion était toujours de bon conseil, peut-être lui demander pourrait aider à choisir une solution.

- Urion… les deux petits que je souhait amener avec moi… ils n’auront pas de père. Ils n’auront pas de clan, et ils seront leurs propres partenaires de jeu, sans jamais en connaître d’autres. Une partie de moi refuse de leur infliger ça, mais une autre ressent le besoin de les avoir avec moi. Urion… que dois-je faire…?

Une larme lui coula sur la joue. Encore une fois, peu importe ce qu’elle faisait elle causerait du tort à quelqu’un. C’était toujours difficile de choisir en se faire souffrir soi-même ou faire souffrir les autres. À la fin, avoir mal faisait mal aux autres, et le mal des autres lui faisait mal. Elle était piégée, et personne ne trouverait son bonheur dans cette histoire. Pourquoi n’avait-elle pas dit non à Horus? Pourquoi avait-elle agit ainsi? Il ne lui en aurait même pas voulu de refuser. Il aurait bien sûr été très triste, et elle aussi l’aurait été. Et puis les petits n’existeraient pas. Et il deviendrait de très bons loups, elle le savait. Plagio allait le comprendre… oui. Les enfants auraient un père, et même deux : Plagio et Horus. Trois peut-être, puisqu’Urion serait comme un père pour eux. Et ils auraient deux clans. Celui du métal et celui de l’eau, où ils seraient acceptés tout comme Maeya. La louve se rendit soudain compte que si Urion lui avait répondu, elle ne l’avait même pas écouté…