Bless you [Mina]

Ce bac à sable géant aurait bientôt raison de quelqu'un, comme à chaque fois d'ailleurs. Parmi les grains de sable on pouvait parfois apercevoir des ossements, des bêtes s'étant aventurées ici et étant mortes sous la chaleur et la soif. Cruel endroit et mort lente, en restant trop longtemps sans trouves d'oasis ou de coin d'ombre c'est ce qui arrivait à beaucoup. Finir en grillade pour des vautours, charmant n'est-ce pas ?!

A force de marcher sur le sable chaud, celui-ci commençait à bruler les coussinets d'une louve. Le soleil tapant violemment sur son dos ainsi que la chaleur monstrueuse qui résidait dans le désert, donnant au canidé bicolore l'impression d'avoir un énorme poids sur lui. La tête baissait, les oreilles sur le cotées, la langue pendante, haletant et d'un pas lent: elle n'en pouvait plus! Elle avait eu tort de vouloir venir ici. Au début ça aller, le sable n'était pas trop chaud, la température non plus alors elle était partie en trottinant croyant que ce que l'on disait sur le désert était faux mais, elle s'était vite rendu compte qu'en fait c'était vrai. Toutefois elle s'en était rendu compte trop tard car elle avait fait perdu de vous son point de départ dans cet horizon qui se ressemble de tous les côtés. Heureusement pour elle, étant du clan du Feu et ayant un pouvoir en rapport avec cet élément, elle arrivait à peu près à supporter la chaleur même si elle commençait réellement à griller. Il lui fallait trouver un endroit d'ombre au plus vite pour se reposer et si possible avec de l'eau. Elle leva durement la tête et regarda autour d'elle. Elle aperçut une silhouette courir. Elle regarda cette silhouette, on aurait dit un canidé. Elle continua de la regarder passer puis se mit à courir pour la rattraper. On ne sait jamais, si ce n'est pas un mirage vaut mieux être accompagné que finir par se perdre. Elle grimpa une colline pour suivre ses pas. Une fois en haut elle se remit à courir avant d’apercevoir de la végétation entourant un point d'eau. L'autre était surement presque là-bas. En tout cas elle continua sa course et enfin, elle finit par arriver. Elle n'était plus qu'à quelques mètres. Elle espérait que cette chose soit réelle et non pas un mirage. Elle s'approcha prudemment, voyant son reflet dans l'eau bleue elle toucha la surface du bout de sa patte. Celle-ci étant mouillée, elle s'empressa de baisser la tête pour laper le liquide.

La silhouette était parvenue à s'arracher au paysage cassonade. Titubante et lourde de fatigue, pâle d'assoifement et frêle de sommeil. La demoiselle passa son chemin en coup de vent, se vautrant près de la source fraîche comme une hyène en jeûne. L'eau émit un vague clapotis aigu, de grands halos se déplacèrent sur la surface lisse et lipide comme une ballerine sur un plancher ciré ; aérienne et gracile comme une plume d'oie. Il posa son regard givré dans le prune zinzolin de la louve amarante. Un fin sourire se dessina sur ses babines pendantes et noires. Le Dogue s'éclaircit la voix, mais cette dernière s'éleva toujours autant rauque et rocailleuse :

« Bonjour m'dame. »

Dressé de toute sa hauteur, il ponctua sa phrase d'un hochement de tête, salutation militaire, on ne sépare pas un patriote de ces habitudes, c'est bien connu. Son regard se posa sur le reflet ondulant et houleux de la jeune dame.

« Daniel, enchanté. »

Un sourire sincère illumina alors son visage sévère et dur.